Bank of America révèle pourquoi les secteurs bancaire et pharmaceutique pourraient bientôt surpasser les Sept Magnifiques en Bourse

Alors que la Bourse mondiale évolue dans un contexte marqué par des bouleversements géopolitiques et économiques, Bank of America anticipe un changement majeur dans la hiérarchie sectorielle des marchés financiers. Les secteurs bancaire et pharmaceutique, longtemps relégués derrière les géants technologiques surnommés les Sept Magnifiques, pourraient prochainement émerger en force, redéfinissant ainsi les stratégies d’investissement pour la seconde moitié des années 2020. Ce renversement n’est pas le fruit du hasard, mais le résultat d’un contexte économique, politique et technologique inédit, où l’intelligence artificielle joue un rôle clé dans la transformation profonde de ces secteurs.

Depuis janvier 2025, avec l’arrivée au pouvoir de Donald Trump pour un second mandat, les marchés américains connaissent un ralentissement relatif qui profite paradoxalement aux places boursières internationales, notamment en Europe, à Tokyo et dans les pays émergents. Cette rotation des flux d’investissement s’accompagne d’une remise en question de la domination technologique traditionnelle de Wall Street. Bank of America, ainsi que d’autres grandes institutions comme UBS ou Goldman Sachs, observant la dynamique, envisagent désormais un avenir où les banques et la pharmacie, grâce à leur capacité à intégrer les technologies d’intelligence artificielle à grande échelle, pourraient surpasser ces mastodontes de la tech en termes de performance et de croissance sur le marché boursier.

Cette tendance reflète une mutation profonde dans la manière dont les marchés valorisent les entreprises, privilégiant désormais les gains d’efficience et de productivité issus d’une adoption maîtrisée et généralisée de l’IA, plutôt que la seule capacité à investir massivement dans l’innovation sans toujours en mesurer la rentabilité immédiate. De quoi redistribuer les cartes d’un paysage financier passionnant, à suivre de près dans les mois à venir.

Le tournant décisif : le retour de Donald Trump et ses impacts sur les marchés financiers en 2025

Le second mandat de Donald Trump à la présidence des États-Unis marque un point de rupture dans les grandes tendances financières qui ont jusqu’alors favorisé le bon comportement des actions américaines, notamment les valeurs technologiques. À l’époque précédant cette période, le phénomène d’ »exceptionnalisme américain » avait propulsé Wall Street vers des sommets historiques, portée par une forte appréciation du dollar et une surperformance inquiétante face à d’autres régions du globe.

Toutefois, depuis début 2025, cette dynamique s’est inversée. Les actions américaines affichent une progression inférieure à celle observée sur les marchés européens, japonais ou émergents. Selon les analyses de Goldman Sachs, cette sous-performance pourrait se prolonger sur la décennie à venir, ce qui conduit les investisseurs à rechercher de nouvelles opportunités ailleurs.

Le dollar, symbole de la puissance économique américaine, a également connu une forte dépréciation face aux autres devises majeures, conséquence directe d’une politique économique et douanière fluctuante et moins prévisible. Ce contexte engendre ainsi un environnement incertain pour les grandes multinationales américaines, en particulier celles évoluant dans la tech, lesquelles subissent la pression accrue des marchés obligataires, désireux désormais d’imposer une rigueur plus forte en matière de dépenses.

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Face à ces bouleversements, Bank of America souligne que l’élection de Donald Trump n’est pas seulement un événement politique mais également un déclencheur de basculements profonds dans les tendances séculaires de la Bourse. Cette étape amorce une réévaluation des modèles d’investissement, en particulier pour des secteurs capables d’exploiter les technologies d’intelligence artificielle au-delà des seules dépenses purement technologiques.

Le déclin progressif des Sept Magnifiques : un virage dans la performance sectorielle en Bourse

Le terme « Sept Magnifiques » fait référence aux géants technologiques américains : Alphabet, Amazon, Apple, Meta, Microsoft, Nvidia et Tesla. Ces entreprises ont longtemps incarné la croissance économique américaine, concentrant près de 60% de la capitalisation boursière mondiale via le New York Stock Exchange, selon les données d’UBS.

Leur succès, notamment sous l’impulsion de l’intelligence artificielle, s’est traduit par des investissements massifs dans des infrastructures essentielles (data centers, services cloud). Toutefois, l’enthousiasme des marchés commence à s’émousser. La saison récente des résultats a montré une certaine retenue des investisseurs, réticents face à des dépenses d’investissement (capex) jugées excessives, comme en témoigne la sanction boursière infligée à Meta. Seuls Nvidia et Alphabet continuent de surperformer le S&P 500, mettant en lumière un net ralentissement du dynamisme global du secteur technologique.

L’apparition d’un nouveau protagoniste sur le marché des obligations, surnommé le « bond vigilante », agit comme un régulateur de cette effervescence : ces investisseurs obligataires sanctionnent désormais les dépenses trop élevées, exigeant une maîtrise accrue des coûts liés à l’IA. Cette évolution marque l’entrée dans une phase où la qualité des investissements en intelligence artificielle compte plus que la quantité déployée.

Cette modération à l’égard des « IA spenders » s’inscrit dans la volonté du marché d’encourager les secteurs « IA adopters », c’est-à-dire les entreprises et industries qui exploitent l’intelligence artificielle pour améliorer leur productivité et leur efficacité opérationnelle, en tirant pleinement parti des innovations tout en maîtrisant leurs dépenses.

Pourquoi le secteur bancaire est en position de force pour dépasser les géants technologiques en Bourse

Bank of America place le secteur bancaire parmi les grands bénéficiaires de cette transition vers une économie où l’intelligence artificielle est un facteur clé de croissance. Les banques disposent d’une capacité significative à intégrer l’IA dans leurs processus, que ce soit dans la gestion des risques, l’automatisation des tâches administratives, ou encore la relation client. Cette digitalisation leur permet de réduire considérablement les coûts opérationnels.

Les exemples concrets abondent : HSBC utilise l’intelligence artificielle pour optimiser l’intégration des nouveaux employés, accélérer les processus de validation « connaissance client » (KYC) et automatiser l’instruction des demandes de crédit. La banque belge KBC a déployé un assistant digital basé sur GPT-4.1, surnommé « Kate », capable d’accomplir les tâches de l’équivalent de 356 employés à temps plein. Cette révolution se traduit par un gain de productivité dont les effets pourraient être spectaculaires, à la fois sur les marges et les valorisations boursières.

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Les analystes d’UBS estiment que l’intégration poussée de l’intelligence artificielle pourrait réduire les coûts d’exploitation des banques de 15 % à 20 %. Cet effet se traduirait par une augmentation substantielle du bénéfice avant impôts et une croissance des bénéfices par action qui dépasse largement les niveaux historiques, à condition que le marché reconnaisse enfin l’impact concret de ces transformations.

Un autre point clé réside dans la méconnaissance encore importante des coûts actuels des banques, et le fait que de nombreuses équipes continuent de réaliser des tâches manuellement, alors que l’intelligence artificielle pourrait les automatiser. Citibank, par exemple, compte encore plusieurs milliers d’employés dédiés à la réconciliation manuelle de virements, une opération qui, avec l’IA, deviendra beaucoup plus rapide et moins sujette aux erreurs.

Cette révolution technologique devrait forcément entraîner une réévaluation des valorisations boursières du secteur bancaire, longtemps perçu comme moins dynamique face aux géants technologiques.

Le secteur pharmaceutique : une révolution silencieuse portée par l’intelligence artificielle

Parallèlement, le secteur pharmaceutique s’impose également comme un acteur majeur du nouvel ordre boursier. Bank of America, ainsi que d’importantes sociétés d’investissement comme MFS, soulignent les bienfaits considérables de l’IA dans la découverte et le développement de nouveaux médicaments.

Traditionnellement, la mise sur le marché d’un médicament implique un processus long, complexe et onéreux. Grâce à l’intelligence artificielle, certaines phases, comme la découverte d’un candidat-médicament, peuvent être réduites de plusieurs années. Ainsi, il pourrait ne plus falloir qu’un à deux ans pour identifier des molécules prometteuses, contre cinq à six auparavant. Par ailleurs, les coûts globaux du développement, incluant les essais cliniques (phases I à III), peuvent chuter significativement, passant de 2,6 milliards à une fourchette située entre 800 millions et 2,2 milliards de dollars.

Cette accélération peut non seulement permettre la mise sur le marché de traitements innovants plus rapidement, mais aussi améliorer la précision et l’efficacité des soins. Le capital dégagé par ces économies sera massivement réinvesti dans la recherche et développement, renforçant ainsi la compétitivité et la durabilité du secteur pharmaceutique sur la scène mondiale.

Cependant, il est essentiel de garder à l’esprit que ces bénéfices sont à manier avec prudence. L’adoption naïve de l’IA sans supervision humaine a montré ses limites, comme le cas de Klarna en 2024, qui a dû réembaucher des salariés après une tentative trop automatisée engendrant une insatisfaction client.

Malgré cela, le secteur pharmaceutique conserve une place privilégiée dans les portefeuilles des investisseurs, confirmée par des analyses sectorielles récentes, et pourrait constituer un des moteurs de la croissance économique à travers l’innovation technologique et la transformation numérique.

Comment l’intelligence artificielle redéfinit les stratégies d’investissement et la croissance économique future

L’analyse financière récente met en lumière un schéma où l’intelligence artificielle ne se limite plus à un effet de mode mais devient un levier stratégique décisif intégrant pleinement la croissance économique des entreprises. Cette évolution modifie les fondamentaux mêmes de l’investissement, favorisant désormais les sociétés capables de déployer cette technologie efficacement pour améliorer leurs opérations tout en maîtrisant leurs investissements.

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La Bourse tend à valoriser davantage les secteurs « adopteurs » de l’IA, comme la banque et la pharmacie, plutôt que ceux qui dépensent massivement sans générer de retours tangibles immédiats. Ce basculement est favorisé par la vigilance accrue des marchés obligataires, qui jouent un rôle de régulateur en limitant les excès de dépenses dans les mégaprojets technologiques des Titans de la tech.

Ces tendances soulignent la nécessité pour les investisseurs de repenser leurs allocations sectorielles en prenant en compte cette révolution numérique, qui s’inscrit dans une mutation globale des modèles économiques et productifs. La diversification, désormais, inclut une compréhension fine des capacités sectorielles à intégrer les innovations et à générer ainsi une performance durable sur la Bourse.

Les perspectives à moyen terme invitent donc à considérer ces transformations comme autant d’opportunités pour les portefeuilles, notamment dans des secteurs encore sous-estimés comme la pharmacie et la banque, qui pourraient bien redevenir les fers de lance de la croissance économique mondiale dès 2025 et au-delà.

📊 Secteur📈 Potentiel IA💰 Impact sur coûts🚀 Perspectives de croissance
BanqueÉlevéRéduction des coûts jusqu’à 20%Croissance des bénéfices par action (>11%)
PharmaceutiqueÉlevéRéduction des délais et coûts de R&DAccélération des mises sur le marché
Technologie (Sept Magnifiques)ModéréPression sur les dépenses (capex)Sous-performance relative attendue
  • 🔹 Les banques exploitent l’IA pour automatiser et optimiser la gestion des opérations et des risques
  • 🔹 Le secteur pharmaceutique accélère la découverte et le développement grâce à l’analyse avancée de données biologiques
  • 🔹 La tech américaine subit la pression des investisseurs obligataires, limitant les dépenses excessives
  • 🔹 L’essor de l’IA favorise les secteurs capables de démontrer des gains d’efficience concrets
  • 🔹 La diversification des portefeuilles prend en compte la capacité d’adoption technologique plus que les seuls investissements bruts

Découvrez également les évolutions des grandes banques américaines face aux enjeux actuels via l’analyse complète de leur engagement dans la débancarisation des secteurs défavorisés. Par ailleurs, la transaction majeure de Sanofi avec Bank of America témoigne de la confiance croissante portée au secteur pharmaceutique dans les marchés actuels.

Parmi d’autres ressources à consulter, l’actualité sur la performance actuelle du secteur bancaire et les analyses détaillées concernant le déclin des grandes entreprises technologiques apportent un éclairage précieux.

Pourquoi les secteurs bancaire et pharmaceutique sont-ils désormais privilégiés par Bank of America ?

Bank of America met en avant la capacité de ces secteurs à intégrer l’intelligence artificielle de manière efficace, améliorant significativement productivité et gestion des coûts, contrairement aux géants technologiques dont les dépenses massives sont de plus en plus scrutées.

Quel impact a l’intelligence artificielle sur la croissance économique dans ces secteurs ?

L’IA permet de réduire les coûts et les délais dans le secteur pharmaceutique, accélère les opérations bancaires, et induit une croissance des bénéfices qui pourrait conduire à une réévaluation des valorisations boursières, stimulants ainsi la croissance économique.

En quoi les Sept Magnifiques voient-ils leur performance remise en cause ?

Les investisseurs obligataires, ou bond vigilantes, limitent désormais le financement des dépenses excessives au sein des géants technologiques, ce qui ralentit leur progression boursière et favorise les secteurs plus pragmatiques dans l’usage de l’IA.

Quels exemples concrets illustrent l’adoption de l’IA dans le secteur bancaire ?

Des banques comme HSBC et KBC utilisent l’IA pour automatiser la gestion des risques, accélérer l’intégration des salariés, et améliorer la relation client, avec des assistants numériques capables de remplacer des centaines d’employés pour des tâches répétitives.

Quels sont les risques liés à une adoption trop rapide ou mal maîtrisée de l’IA ?

Une utilisation trop automatisée sans contrôle humain, comme illustré par Klarna, peut entraîner une baisse de la qualité des services et une insatisfaction des clients, ce qui nécessite un équilibre entre innovation et supervision.

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